Eh bien voilà, je suis arrivée... Enfin! Non pas que le voyage ait été long, juste tout ce processus de recrutement et de formalités administratives qui paraissaient ne jamais voir le jour, repoussant la date de mon départ dans le domaine de l'imaginaire.
Mais non, le jour J est arrivé et j'avoue que je n'en menais pas large ce matin quand j'ai pris l'avion et ai atterri à Paris. Dans ce hall C qui m'indiquait clairement que ma future destination ne serait pas mon habituel dulce hogar mais un pays qui a priori a des mœurs un peu distincts puisque les femmes sont beaucoup plus vêtues que sur mes vols habituels. Heureusement, je pars en plein hiver et supporte parfaitement mon manteau et l'écharpe qui sert à me couvrir le coup, sans parler du pull ample qui respecte les traditions. Je scrute l'horizon et ne vois que peu de têtes nues, que vais-je faire? J'observe et décide d'agir comme ces autres femmes, respectueuse mais sans me couvrir la tête. De toutes façons, vu les conditions climatiques on ne voit ni mes chevilles, ni mes poignets ni mon cou et puis sous la couverture réchauffante qu'ils nous donnent dans l'avion et indispensable à mon petit confort, on n'y verra plus rien.
Curieusement, et je veillerai à l'avenir à vérifier cette information, il semblerait que tous les étrangers (je veux dire non-saudis) sont positionnés à l'arrière de l'avion (pas mal en cas de crash :-()) et l'avion est suffisamment grand pour ne pas juxtaposer hommes et femmes l'un à côté de l'autre.
Nul décollage n'est autorisé sans écouter le verset du prophète et pour ceux qui se rendent à la mecque, il est nécessaire de prier lorsque l'on passe au-dessus de celle-ci avant d'arriver à Jeddah. "Qu'Allah honore nos bonnes oeuvres". Par ailleurs, une salle de prières est disponible pour qui le souhaite juste à côté des toilettes. Toilettes dont j'éviterai d'évoquer la propreté car cela risquerait de choquer l'hygiène colombienne...
Dans l'avion, je sens la sérénité me quitter peu à peu. Je choisis de me concentrer sur mon nouveau livre. Sauf que "La chambre des officiers" n'est pas des plus réjouissants comme sujet, je me rabats donc sur la TV et les films proposés. Humm "1000000 feet journey", cela a l'air très sympa! Sauf que... comme dans tout avion on vous dit que le film a été soumis à quelques petites rééditions pour mieux s'afficher sur l'écran. Bon eh bien dans notre cas, les rééditions sont plutôt nombreuses. Vous ne verrez ni décolleté (aussi petit soit-il), ni une jeune fille se lever de son lit nettement. Tout est floué et certains mots sont tout simplement rendus muets!!! Je n'ai pas encore bien analysé si c'est parce qu'ils suggèrent du sexe ou sont simplement de mauvaises grossièreté.
Avant d'arriver, certaines femmes se vêtissent de noir et encore plus traditionnel et les hommes eux choisissent un habit blanc, fait d'un tissu qui ressemble à un dessus de lit. En plus, dès que l'homme bouge ou lève les bras, son corps est mis à nu. oops!
L'arrivée se déroule bien, fort heureusement tout est traduit, ouf! Deux homme prient dès le haut de l'escalier, peut-être pour remercier d'être arrivés sains et saufs. Un homme m'attend pour me faire passer la douane et récupérer mes bagages. Je me retrouve avec Pedro et Dimitriou deux brésiliens qui viennent pour un mois faire de la recherche en physique. Tiens! deux chauffeurs nous attendent (???), l'un d'entre eux nous indique de monter dans l'une des voitures. What a fool suis-je!! Il indique aux deux hommes de monter dans l'une et l'autre ce sera pour moi toute seule. Bah oui quoi, on ne mélange pas les torchons avec les serviettes. Après avoir bataillé avec le monsieur aux caddies qui ne semblait pas aimé mes pièces de deux euros (je n'avais qu'un gros billet en ryal sinon), je m'excuse pour l'incident auprès du chauffeur, qui... ne me répond pas! Peut-être qu'il ne parle pas anglais me dis-je... Non, non vérification faite par la suite lorsqu'il parle avec le monsieur du logement, il est bilingue. Bilan des courses? Moi qui ai fait rire tant de personnes avec mes histoires de taxistas en Colombia que me pidieron hasta el matrimonio, aqui voy a tener que agradecer el silencio como compania y disfrutar del paisaje simplementemente. De la misma manera, pasaron 4 años antes que pueda aceptar de que deberia pasar ante el hombre en una puerta o para subir en el ascensor, y ahora qué??? Parece muy mal educada si entras antes de ellos. Oops, je m'étais pourtant bien habituée à ces gestes galans.
Arrivée sur le campus et après avoir obtenu ma carte de résident provisoire, j'ai eu les clés de mon château. Juan me dit qu'il est plus petit que le sien mais honnêtement c'est amplement suffisant pour moi, j'ai déjà réussi à égarer mon téléphone portable dans cette immensité et sans réseau pas possibilité de l'appeler. Demain je jouerai à a chasse au trésor :-). La maison est très agréable, promis demain je ferai une petite séance photo avec le soleil qui entre. En attendant, j'ai eu le droit à un superbe tour guidé de cette petite ville et un dîner au calme sur le port bercée par les 29°C ambiants. Cela change des températures laissées en Bretagne...
Voili voilou, demain sera un autre jour avec son lot de nouvelles surprises, je sens que cela ne va vraiment pas manquer dans cette nouvelle aventure!