mercredi 31 août 2016

On being tolerant...

Alors que je venais rencontrer mes etudiants a MSU aujourd'hui j'ai ete temoin d'une scene qui m'a laissee pensive: une de mes etudiantes clairement occidentalisee, puisque j'ai meme eu du mal a penser qu'elle pouvait etre Saudi, s'est retrouvee dans les bras d'une autre etudiante Saudi plus conservatrice. Elles se sont embrassees fortement, respectees, et etaient heureuses de se retrouver apres un ete separees l'une de l'autre.
 
Partageant la meme culture, ou le jugement et la delation sont generalement valeurs communes, elles auraient pu se regarder en chien de faillance. Mais non, chacune respecte le choix de l'autre sans jugement et sans essayer d'imposer ses croyances...
 
Si ces deux personnes eduquees par deux familles totalement opposees - le pere de l'une a poursuivi toutes ses etudes a l'etranger et la mere de l'autre n'a jamais connu une autre terre que le royaume - sont capables de s'apprecier et d'etre de vraies amies, pourquoi est-ce que les medias et le reste du monde ne cessent de propager l'intolerance?
 
Honnetement, ces jeunes etudiantes qui vont en classe en short extra courts et en petit haut sexy me perturbent bien plus que les etudiantes voilees. Comme m'a si bien repondu la deuxieme etudiante, elle avait l'habitude de voir ces jeunes femmes a la tele. Si cela leur convient, elle ne souhaite pas les convaincre autrement. Elle sait qui elle est, souhaite respecter ses propres valeurs et rester fidele a elle-meme sans imposer quoi que ce soit a qui que ce soit! 
 
Alors je me pose la question: Qu'y-a-t-il de mal a cela? et en quoi cela devrait-il offusquer le reste de la population?

mardi 23 août 2016

Ce moment où...

Vous découvrez que vous n'avez jamais réellement vu la face cachée des jeunes femmes Saudis ! 

Même si j'avais eu la chance de voir quelques une de mes amies dévoilées chez moi ou lorsque nous dînons entre filles en milieu fermé, ces opportunités restaient relativement limitées et très peu diversifiées. 
Samedi, alors que j'avais convenu de retrouver Solafa à Jeddah, elle a généreusement proposé que nous nous retrouvions au Park Hyatt Hotel plutôt que dans un mall. Nul besoin d'ajouter "à mon plus grand bonheur!" 

L'hôtel a souhaité développer un complexe unique dans ce pays où un spa uniquement réservé aux femmes a été construit et celles-ci ont la possibilité de se dévêtir (pas de burkini pour les anxieux de la polémique actuelle) avec une petite fenêtre sur la mer rouge pour ne rien gâcher. 

A peine arrivée j'ai eu la sensation de me retrouver au paradis, peinture blanche, musique zen et jeunes filles magnifiques arpentant les couloirs. Vous ne vous imaginez pas ce que le son musical dans un lieu public peut faire à vos oreilles lorsque vous en êtes privés pendant si longtemps!

Certes le droit d'entrée n'est pas des plus économiques et les femmes présentes représentaient une certaine classe mais elles étaient toutes superbes et modernes. Quel contraste avec la vie quotidienne!

Certains disent que le voile permet de donner de la valeur à la femme... Il y a très certainement de véritables trésors cachés dans ce pays!

Sur ce, je m'envole dans quelques heures pour un mois de liberté. Première étape: USA et pour finir: Paisalandia!!
 


  

dimanche 7 août 2016

Un bien curieux musée...

Derrière sa prestigieuse architecture, se cache un amoncellement de culture et de savoir scientifique invraisemblable. Ce lieu a été érigé par une personne sur ses deniers propres il semble. Cette personne a réussi à acheter et à exposer plus de choses de tous les continents et toutes les disciplines qu'aucun curateur n'oserait rêver.

 
Certes la disposition des œuvres laisse parfois pantois puisque la première salle présente des images de senso-perception alors que la deuxième nous propose un fossile de dinosaure directement importé du Brésil et que la troisième nous expose le développement du royaume pétrolier, juxtaposé à certains messages de développement personnel tout en faisant face à de nombreux posters prônant le manger sain et équilibré. Une organisation tout à fait aléatoire qui nous laisse perplexe initialement mais qui finit par nous séduire à la fin de l'après-midi. Un minimum de trois heures est en effet nécessaire pour arpenter les 200 salles de ce musée.


Le deuxième étage oscille entre la représentation des différents habitats dans les diverses régions du royaume, l'art islamique et des œuvres d'art de toutes les époques, pays et styles. Je n'avais jamais vu autant de joyaux réunis dans un seul et même endroit. Des vases de Chine d'une beauté et grandeur époustouflante, des tapis de Turquie que l'on ose à peine effleurer et des tableaux d'artistes probablement reconnus disposés de part et d'autre des couloirs sans pouvoir les admirer à leur juste valeur tant ils sont agglutinés les uns sur les autres.   





Je dois avouer que nos yeux ont été saturés après deux heures de découverte, mais la visite valait définitivement le détour. Même notre chauffeur de taxi a apprécié sa longue attente puisqu'il a pu respecter son heure de prière dans l'une des plus belles mosquées de Jeddah.

Quelques photos supplémentaire sur le lien suivant! :-) 

https://goo.gl/photos/dwD5LeS5uhfHUUvQ7

vendredi 5 août 2016

Une petite soirée ciné à Jeddah...

Ciné et Jeddah ne rime généralement pas ensemble puisque le seul cinéma ouvert en Arabie saoudite réside sur notre campus. Mais hier soir j'ai pu bénéficier de la générosité du centre d'échange culturel. Ils nous ont proposé la diffusion du film "Aramco brats", les enfants nés des familles américaines qui ont accepté de s'expatrier en KSA pour participer à la création de la compagnie pétrolière ARAMCO et donc contribuer fortement au développement de l'Arabie saoudite.

Le film présentait un peu trop longuement à mon goût les conditions "de rêve" dans lesquelles vivaient ces familles et les larmes qui coulent désormais sur leur visage à la simple évocation de ces souvenirs. Curieusement, ou pas puisque notre campus a été créé par les dirigeants de Aramco, leur vie paradisiaque ressemble trait pour trait à la nôtre... Le producteur pourrait parfaitement décliné son film en K...T brats! Je lui conseillerais néanmoins d'inclure les effets pervers de vivre dans une telle bulle et de se focaliser un peu plus sur les points tout à fait pertinents suivants et traités un peu trop rapidement à mon goût.

Certaines de ces personnes ont dû quitter le pays à la lueur des chars militaires en pensant y revenir sous peu. C'était leur maison, leur pays depuis leur naissance et ils n'ont jusqu'à ce jour pu y retourner. Je n'avais jamais connu cela auparavant mais l'idée de ne pouvoir revenir visiter ce pays si jamais je venais à déménager me perturbait fortement. En effet, à moins de se convertir ou d'avoir un membre de sa famille sur place, impossible de revenir... Triste réalité. J'ai commencé à respirer sur ce sujet lorsque mon amie Solafa m'a assurée qu'elle pourrait m'inviter professionnellement. Un vrai soulagement!

Mais nombre de ces familles n'ont pas eu cette chance! Ces familles, sans avoir énormément de contact avec la culture Saudi, ont néanmoins appris à respecter l'islam, à voir ce pays avec d'autres jumelles que les optiques faussées des médias, et à garder un esprit ouvert sur toute autre culture. Vous voulez dire que je ne suis pas la seule à sentir ces choses?

 Autre point trop éphémère à mon goût dans ce film: l'incapacité d'un grand nombre de ces personnes à expliquer en détails leur vie aux personnes incrédules extérieures à cet univers, à présenter les beautés de ce pays ainsi que l'accueil chaleureux que nous réserve chaque famille Saudi!