Pour
me changer un peu des réflexions métaphysiques qui semblent m’animer ces
derniers temps, j’ai décidé de me rendre utile et de proposer mes services
volontairement. J’avoue que je me suis portée volontaire un peu à la hâte sans
vraiment me rendre compte des conditions infligées. Un jour, j’apprendrai à
tourner ma langue trois fois avant de parler et à poser les bonnes questions avant
de m’engager. Bref, me voici embarquée pour le nettoyage de la plage.
SR :
Départ à 7h30 samedi.
Melb dans
ses pensées : Ouch et mon week-end alors ?
Melb tout
haut : Euh je peux vous rejoindre en vélo un peu plus tard ?
SR :
Cela va être dur d’arriver à Thuwal à vélo…
Melb :
ahhh ce n’est pas notre plage, et cela veut dire Abaya et tout et tout ?
SR : Yes indeed
Melb : Oh well… Je me suis engagée, ce sera une expérience
nouvelle !
Apres
m’être retournée 10000 fois dans mon lit, j’ai réussi à arriver à l’heure au
rendez-vous. Même si avouons-le, en KSA il n’est pas trop difficile d’arriver à
l’heure puisque généralement en arrivant à l’heure officielle vous êtes encore
20 minutes en avance sur l’heure à laquelle les festivités vont réellement commencer.
Nous
voici donc partis pour la corniche de Thuwal. Avant mercredi, je ne savais même
pas que ce petit endroit existait et que tant de personnes venaient se divertir
dans ce lieu fort sympathique. Au regard de tous les détritus qui recouvraient
l’esplanade, la foule avait du être nombreuse la veille ! C’est dans ces
moments précis que l’on apprécie l’absence d’alcool dans ce pays et que l’on
s’interroge sur ce que l’on aurait trouvé si tel n’était pas le cas…Heureusement,
comme l’a si bien rappelé le Président de l’association locale, le respect de
la nature et de son environnement est inscrit dans le Coran et fait partie des règles
à respecter de l’islam. Humm, au regard de mes différents périples dans le
pays, cette partie du Coran a du être omise dans bien des écoles. Mais, mieux
vaut tard que jamais, une vingtaine de jeunes et moins jeunes sont venus nous
accompagner dans cette œuvre charitable. Objectif : unir nos efforts pour
que la plage et l’esplanade retrouvent un aspect digne.
Apres une
longue série de discours, où il est important de n’oublier personne et de ne
faire aucun commentaire désobligeant innocemment, nous nous retrouvons par
groupe de deux à recueillir séparément les boites de polystyrène, les canettes
et le plastique. A notre grande surprise, les canettes n’étaient pas trop
nombreuses mais le plastique… quel fléau et en particulier ces fameuses pailles !
Mon coéquipier
et moi nous sommes donc armés de nos deux sacs et gants et avons arpenté la
corniche et la plage tout en conversant tranquillement. Je pensais rencontrer
de nouvelles personnes locales mais c’est avec un rollo (Colombien de Bogota) que
j’ai vécu cette expérience. Heureusement que la conversation était animée et
que nous étions sur la même longueur d’onde car l’exercice aurait pu être
difficile. J’avais sous-estimé l’effet soleil, le peu de vent du week-end
(alors que la semaine dernière le vent était au maximum) et l’abaya en dessous
de laquelle j’avais choisi de mettre un pantalon de sport d’une chaleur
insupportable mais qui a le bénéfice de ne pas montrer mes formes si l’abaya
venait à s’ouvrir. Heureusement, que le plastique s’amoncelle également dans la
mer, j’ai au moins eu une excuse valable pour aller me rafraichir un peu, toute
habillée évidemment, sous les yeux hagards des hommes locaux qui se prélassaient
au soleil.
Ne nous
plaignons pas, l’exercice n’a duré qu’un peu plus d’une heure et m’a permis de
connaitre un endroit auquel j’aurais normalement très difficilement accès. Dommage,
car cette plage m’a vraiment donne envie de revenir et de nager jusqu’à la
mangrove de l’autre cote. Dans mes rêves seulement ! J
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