jeudi 31 août 2017

Thank you and au-revoir!

Voilà, le moment est "enfin" arrivé! C'est curieux vous rêvez de ce moment pendant des mois, voire des années, et lorsqu'il arrive vous vous dîtes "really?". 

Mais la coupure abrupte de mes emails ce matin me l'a confirmé, mon étape de vie ici s'est achevée. Etrange façon de traiter ses employés: on vous coupe votre mail à peine votre dernière journée finie sans même vous en informer au préalable. Finalement, cela vous conforte dans votre décision!

Voir les étudiants revenir sur le campus et lire tous leurs messages vous ferait presque
reconsidérer votre choix. Mais non, il est temps de rentrer. Cette vie à long terme n'est pas soutenable et justement parce que tous les étudiants sont de retour, il est l'heure de partir. Déjà que la séparation vie perso/vie pro était difficile, ces derniers temps je ne pouvais faire un pas sans voir l'un d'entre eux et entrer dans une conversation de 30 minutes.

Bien sûr rentrer fais plaisir, revenir près de la famille fait beaucoup de bien mais l'incertitude ce cette nouvelle aventure génère de nombreuses émotions contradictoires. Après tout je quitte une bulle ensoleillée et de luxe pour aller vers la grisaille et l'entrepreneuriat...

Objectif? Vivre cette nouvelle aventure comme une nouvelle expatriation et être ouverte à toute opportunité :-)

Quelques témoignages qui réchauffent le coeur:

"Nooo Melanie!!!!

Porque nos abandonas? 😢😢😢

Buen viaje y muchos exitos. Te recordaremos y seguramente cuando se presente la opportunity nos vemos 😉
Victor"

"Thank you for all of your contributions and good ideas in the past two years that we worked together closely. It has been a great privilege to work with someone as committed to the students and their success as you, and I wish you all the best in your new opportunities as a coach and mentor!

I look forward to staying in touch!

Best,
Jeff"

"Dearest Ms. Melanie,

It is truly a shame that we will be losing one of the most valuable members of our student family. Maybe losing is not the right word, as you will always remain in our hearts, and we will bother you in the future every once in a while. It still saddens me to know that the source of hope in the program had commenced her mission with us. It is now up to each one of us to carry this hope that would strengthen us to go on and be different.

A big thank you for your constant support. It is time for me to tell you, as you are the modest individual, that your popularity amongst us is not due to us being good people, but it because of YOU, and your wonderful, pleasant, approachable character.

All the best of luck Ms. Melanie. I pray Allah that this will not be the end. Oh, and happy Eid!

Best regards,
Maya"

"Hello Melanie, 

It was a pleasure getting to know you. Thank you for everything that you have done. I'm so happy that recently we were meeting many times randomly around campus lol :)
And I'm so sad that I couldn't say goodbye.

I wish you a happy life to come! 

Please stay in touch. 

Warm Regards,
Ahmed"

"Dear Melanie,

We are so lucky to have worked and learned from you. I have no doubt that there are great things in your future! Please do keep in touch and I hope our paths cross again.

Best,
Shannon"

"Dear Melanie, 

Thank you so much for your kind words.
I was discussing with a colleague yesterday how all students with no exceptions like you personally and professionally and how advisors fail to do the same thing although we know they are trying hard. Pardon me for this, I don't mean to say that they are not doing a great job, but I meant that a lot of them keep their relationships with students very professional that students feel there's a sort of a hierarchy between them and their academic advisors. We figured the reason is that you have been always close to students and took their side to understand them regardless their acadmic profermance or other issues. You made students very open with you to tell you their plans, how honestly they feel about things on campus and fully trust you with everything as their second mother. You are more than ready to give courses in coaching and personal development. Indeed, consider me as one of your incoming students in the future when I reach a position of managerial work. 

You have done a great job as the head of advising team and I'm not sure how they will find as a valuable replacement as you are. 

Finally I would like to THANK YOU for everything you did for me during the past years. I have learned so much from you that I'll take those lessons with me whenever I take a step in my life. 

I wish you the best in your next journey and in your life. & I will see you in the near future. 

My warmest regards,
Faisal"

"Dear Melanie,
I hope you are well.

I want to thank you for your support throughout last year and past summer. I am thankful for the time and support you have given me. The students and I miss you already. I wish a happy and pleasant future.

Best,
Fahad"

"There's a lot of power in treating people kindly, listening sincerely and helping them see a better deeper view.   Great job!  You don't always get the feedback, but I can only imagine how many other students you have impacted for the better and brightened their days and improved their life.

Andrew"












samedi 26 août 2017

Connecting with trust!

C'était le thème de mon troisième EQ Café la semaine dernière. Avant que ces émotions ne s'effacent, surpassées par celles qui m'envahissent ces derniers jours alors que je finalise mes valises et fais mes "au-revoir" à tous mes étudiants, je tenais à relater cette expérience unique et totalement gratifiante.

Mon amie Shams, coach Yemeni-saudi est récemment devenue EQ Network Leader comme moi. Elle avait souhaité assister à mon deuxième EQ café le mois dernier pour avoir une meilleure idée de ce qu'elle pouvait développer et sans réfléchir je lui ai
proposé ce jour-là d'organiser le prochaine EQ Café ensemble. Le thème étant connecter en pleine confiance, je me suis dit sans réfléchir encore une fois "mettons la barre un peu plus haute et testons la notion de confiance entre des personnes de différentes cultures, langages et genres. J'étais toute animée à cette idée jusqu'à ce que qu'arrive le week-end en question.

J'ai été surprise de voir que des gens du campus, étudiants et personnels de support, étaient prêts à se déplacer jusqu'à Jeddah pour profiter de cet atelier. Sur le ton de la plaisanterie, H m'a gentiment fait remarquer qu'il venait pour voir ma tête lorsque la police religieuse ferait irruption vu que nous avions annoncé clairement que c'était un événement mixte.

25 personnes s'étaient enregistrées et 26 sont venues, bien sûr la majorité des enregistrées ne sont pas venues et fort heureusement ont été remplacées par celles qui ne s'étaient pas inscrites.

Shams m'avait gentiment proposé de venir dormir chez elle pour que l'on puisse préparer la présentation ensemble la veille. Dans tout autre pays, une telle invitation resterait anodine mais dans ce cas mon cerveau bouillonnait à l'idée de passer la nuit à Jeddah dans un environnement Saudi. Allais-je devoir me couvrir tout le week-end, comment devais-je me comporter face au mari, y avait-il d'autres hommes dans la maison... Bref, j'ai fait appel à mes étudiants plusieurs fois pendant la semaine pour avoir différentes opinions et toutes m'ont aidée à me relaxer vu que Shams ne m'aurait pas invitée si elle n'était pas certaine que son mari l'accepterait ou que cela ne me mettrait pas en difficultés. Et en effet, tout s'est passé sereinement sans pression aucune, pas d'abaya ni de moments inconfortables avec la famille du tout. Une superbe week-end dans une famille très chaleureuse avec un petit déjeuner typique Saudi qui vous permet de jeuner tout le reste de la journée. :-)

Par contre, ce qui était plus difficile à vivre c'est que toute la maison est cloîtrée selon les standards saoudiens. Aucune fenêtre ne laisse passer le jour pour éviter que les gens ne puissent voir à l'intérieur depuis l'extérieur et surtout pour permettre à toutes femmes de se dévoiler lorsqu'elles se retrouvent à l'intérieur. Maintenant, je comprends mieux pourquoi ce n'est pas tant une tradition d'offrir des fleurs dans ce pays. Elles auraient tendance à mourir assez rapidement malheureusement. Fort heureusement, les nouveaux appartements sont construits avec des fenêtres désormais mais les maisons plus traditionnelles rendraient ma vie impossible! 

Nous nous sommes alors rendus à l'Inner Piece Center où l'atelier avait lieu. Tout dans cet espace respirait l'énergie douce et paisible. C'était comme si tout à coup en entrant, on oubliait que l'on était à Jeddah et que tous nos soucis s'évaporaient pour se concentrer sur le pourquoi de notre visite. C'est d'ailleurs un lieu de self-awareness and well-being habituellement avec de nombreux coachs. Et c'est vraiment le sentiment que nous avons eu pendant tout l'atelier. Les gens se sont peu à peu relâcher, même les plus conservateurs se sont ouverts à la discussion et les échanges sur les différentes activités ont été très profonds. De la jeune fille en Niqab qui n'avait probablement pas plus de 20 ans à la belle-soeur de Shams qui avait probablement 70 ans et ne parlait pas un mot d'anglais, toutes et tous ont participé gaiement et vivement. Sans pouvoir expliquer pourquoi, Shams et moi nous sommes senties extrêmement heureuses après cet atelier, avec l'impression d'avoir accompli quelque chose de positif.


Et comble de la surprise, un de mes collègues est arrivé le lendemain nous informant que sa belle-mère avait assisté à l'atelier - aucune idée de comment elle a reçu l'invitation - et n'avait pas arrêté de parler positivement de son expérience.


De beaux souvenirs à garder en mémoire pour mes prochains ateliers en France :-)










dimanche 6 août 2017

Moon walking in Oman

Certaines personnes, après avoir vécu le mois de juillet que j'ai du endurer, vous diraient: "tout ce dont je rêve c'est d'un hôtel 4 étoiles avec un forfait tout inclus pour bien me reposer". Et qu'est-ce que je fais à la place? Je m'offre un week-end randonnée à Oman.

Bien sûr, comme à mon habitude, je ne me renseigne que très peu sur les conditions exactes du voyage et assume que la rando s'appelle Moon Walker juste parce que nous marcherons un peu de nuit et aurons tout le loisir de regarder les belles étoiles et les constellations. D'étoiles je n'ai vu que celles qui semblaient rayonner au bout de mes pieds tant j'étais concentrée sur mes prochain pas et priais pour ne pas tomber toutes les 10 minutes. Fort heureusement, j'avais eu la bonne idée de louer un bâton de randonnée ce qui m'a sauvée de la catastrophe une bonne centaine de fois. Mais mon genou droit a quand même gardé sa tradition et a reçu une nouvelle cicatrice comme il les aime chaque fois que je pars en randonnée quelque part.

A ma grande surprise ces 11 heures de randonnée de nuit (oui oui, vous avez bien lu 11 heures) n'ont pas été aussi difficiles que ce à quoi je m'attendais. Même si je n'avais aucune idée que j'allais marcher autant. Ali nous avait dit une fois arrivés à destination de sorte que je ne pouvais plus reculer "on part à 21 heures et on sera de retour au camp à 6-7 heures maximum". Je pensais alors qu'il sous-estimait notre capacité et m'imaginais arriver vers 5 heures maximum. Que nenni, nous sommes arrivés au camp à 9h30... et avons marché 11 heures non stop car les moustiques se délectaient un peu trop de notre sang au moindre arrêt. Bref, je disais donc que curieusement je n'ai pas autant souffert que je l'envisageais. Mes pieds se sont impeccablement comportés et je n'ai pas eu une seule brûlure ou paralysie comme tant de fois auparavant sur de courtes durées. Mes yeux ont fonctionné sans aucun souci et n'ont à aucun moment eu envie de se fermer. La descente malgré tout s'est faite sentir comme un peu trop longue malgré tout et les dernières trois heures après le lever du soleil ont été mortelles mais... nous sommes arrivées, bonnes dernières mais heureuses de notre performance.

Ce que j'ai appris de cette expérience? Heureusement qu'il faisait nuit car je ne sais pas si de jour j'aurais été capable de terminer cette randonnée. De nuit, la seule chose qui m'interpelait était de mettre un pied devant l'autre, suivre les pas de mon guide en toute confiance sans me préoccuper de la destination finale que de toute façon je ne pouvais voir. Mon seul repaire, les drapeaux qui indiquait le sens de la marche sur les rochers.
Lorsque le soleil s'est levé par contre c'était une toute autre histoire. Notre but semblait si loin encore et nos différents efforts pour avancer ne semblaient pas nous aider beaucoup puisque le chemin était plutôt sinueux. Et la température ne cessait de s'élever.


Plus qu'une simple randonnée, ce fut également une excellente leçon de vie qui m'a obligée à vivre l'instant présent plutôt que de toujours viser l'objectif final!

Je n'ai pas eu vraiment l'occasion de visiter Muscat mais j'ai été frappée par le fait que partout dans la ville les services sont offerts par de vrais Omani et non pas des travailleurs étrangers comme en Saudi. La ville était vraiment très propre et d'une certaine manière plus libérale même si toujours très normée. Il est très difficile de trouver les lieux intéressants dans Muscat car la ville est très éparpillée et il n'y a pas vraiment de centre à proprement parlé.
Les environs de Muscat sont exceptionnellement jolis et très diversifiés sans pour autant
rouler très longtemps: canyons, montagnes, désert de dunes et zones vertes sont accessibles très facilement. Les plages sont encore préservées et chacun peut y camper sans aucun problème. Cela m'a donné envie d'y retourner pour un petit séjour plus reposant. :-)

Quelques photos sur le lien suivant: https://goo.gl/photos/Ss8PkyNR4QpXfRYf7

samedi 1 juillet 2017

De yoga et méditation au Sri Lanka

La fin du ramadan aidant, j'ai pu prendre quelques jours de congés, m'aventurer vers de nouvelles contrées et surtout me reposer... Je ne m'étais pas aperçue à quel point je pouvais être fatiguée jusqu'à ce que je dorme plus de 10 heures par nuit et m'endorme chaque fois que je me retrouvais seule plus de 2 minutes sur un fauteuil...

Une semaine avant Eid, le roi a décidé d'offrir une semaine additionnelle de vacances à ses employés. Et le jour où je partais, il décidait de changer d'héritier au trône et par la même occasion de prolonger Eid d'une semaine supplémentaire. Malheureusement, nous, "pauvres" employés du secteur privé ne bénéficions pas de cette grâce. Qu'à cela ne tienne, j'ai quand même pu profiter pleinement de quelques jours de relaxation à Ahangama.

J'avais choisi une retraite de yoga et méditation, histoire de revenir super zen. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas pris un rythme très intense: juste une heure matin et soir de sorte que j'ai pu découvrir les alentours aisément pendant la journée. Cette période étant généralement propice aux pluies, le tourisme était au plus bas me laissant tout le loisir de profiter des plages et des différents temples en solitaire. Outre quelques averses de 10 minutes de temps en temps, le soleil était au rendez-vous 90% de la semaine. Seuls les moustiques qui ne perdent aucune occasion pour vous piquer sur le seul petit coin de peau non crémeux qu'il vous reste, et l'humidité ambiante qui vous fait ruisseler à grosses gouttes au moindre mouvement, vous rappellent que vous êtes en pleine saison des pluies. Mon hôte me disait qu'en haute saison il reçoit jusqu'à 14 personnes dans son hôtel. J'avoue que j'étais ravie d'être toute seule dans ces lieux pendant quelques jours. Au bout de trois jours, une autre pensionnaire bulgare est arrivée et déjà l'espace se réduisait :-)

Parmi les moments importants de ce voyage: Galle, petite ville hollandaise à 30 minutes environ de Ahangama qui ressemble à Saint-Malo version Sri Lanka: plus verte et avec une désorganisation certaine si chère à mon esprit. J'y suis allée en bus local. Un petit vent colombien a soufflé dans mes bronches lorsque je suis montée. Remplacez la vierge Marie par le Buddha, transformez l'espagnol par le sanscrit et vous avez la sensation de voyager ver le Choco sur la côte pacifique colombienne. Seule la couleur de la mer (car vous longez la côte) change fortement: l'océan indien est aussi turbulent que l'océan pacifique apparemment mais beaucoup plus vert bleuté et transparent. La ville est agrémentée de magnifiques petites galleries d'art et magasins exotiques très nocifs pour mon porte-monnaie. J'utilise toujours l'excuse que le fait de vivre dans un pays où je ne peux faire de shopping aisément m'incite d'autant plus à acheter lorsque je suis enfin "libre" mais aurait-ce été différent si j'étais venue directement de France...Pas si sûre !

J'ai pu visiter la région en vélo à plusieurs reprises (en me rappelant sans cesse de bien rouler à gauche pour m'éviter quelques frayeurs) et m'arrêter dans tous les temples que je croisais sur mon chemin. Certains moines m'ont fait don de leur bénédiction et expliqué quelques aspects de leur religion. Je dois avouer que le Bouddhisme m'interpelle plus que n'importe quelle autre religion. Même si comme le précisait l'un de mes profs de yoga, cette philosophie est parfois plus proche d'une science que d'une religion. Une petite boutique de l'aéroport m'a permis de me procurer quelques livres pour affiner un peu mes connaissances sur le sujet mais vu l'état de ma bibliothèque et le nombre de livres non lus qu'elle contient, je n'ai pas dit en quelle année cela se produirait !

Entre plantations de thés, rizières, plages magnifiques et désertes les tentations de se laisser aller au gré du vent n'ont pas manqué. Les Sri-Lankais m'ont paru vraiment très sympathiques et accueillants. Tous ne parlent pas vraiment anglais mais réussissent malgré tout à vous rendre service très agréablement. Les massages ayurvédiques ont été particulièrement appréciés ainsi que toutes les crèmes naturelles, si bon marché au Sri Lanka, que l'on trouve à chaque coin de rue et que l'on nous vend une fortune partout ailleurs... J'ai fait mon petit marché, "priant" pour qu'ils me laissent rentrer sans souci dans mon pays d'accueil. Heureusement, aucun problème à l'arrivée !

Comme les images parlent généralement plus que les mots, je vous laisse découvrir cette très belle région du Sri Lanka : https://goo.gl/photos/zC55n6kzQoA4tU6U9  

Je vais pour ma part essayer de continuer sur ma lancée zen et poursuivre ma pratique quotidienne du yoga, Inshallah !

samedi 10 juin 2017

Quand la vie vous offre quelques petites pauses bien agréables...

J'ai été relativement silencieuse ces derniers temps. Effet Ramadan peut-être ? Non pas vraiment, juste occupée à préparer mes petites affaires pour mon prochain retour en France. La date approche et il est important de s'activer avant que tout le monde ne parte en vacances. Heureusement, je bénéficie d'important soutiens qui me permettent d'avancer lentement (jamais aussi vite que je le souhaiterais) mais sûrement. Quelques petites choses se concrétisent peu à peu, c'est déjà encourageant !

Certes, l'effet Ramadan ne facilite pas les choses. Mes étudiants sont de retour sur le campus, ils allongent donc mes heures de travail et le fait de ne pouvoir ni manger ni boire (ce dernier point est vraiment le plus délicat) pendant la journée ajoute un certain poids sur la fatigue ambiante je crois.

Heureusement, les week-ends permettent de se relâcher un peu et de profiter des magnifiques plages désertes ou de l'ambiance festive du Ramadan qui se rapproche fortement de notre esprit de Noël.

La semaine dernière j'ai reçu une charmante invitation pour aller faire un peu de snorkeling à Rabigh (à environ une heure de la maison) pour célébrer l'anniversaire du fils de mon collègue. L'endroit est assez impressionnant. Bien sûr, il n'y a personne aux alentours, et encore moins en plein mois de Ramadan, quelques détritus s'amoncellent néanmoins sur la plage mais le plus impressionnant reste la couleur de l'eau et sa beauté. Après une marche hasardeuse de 500 mètres sur des coraux magnifiques, on se retrouve à affronter les vagues pour découvrir un magnifique récif avec une diversité de poissons impressionnantes. Nul besoin d'aller plonger, ils sont tous là à quelques centimètres de vos mains. De quoi ravir les petits monstres qui nous accompagnaient. Ce sont ces moments privilégiés qui nous font réaliser la chance que l'on a d'être ici en cette période relativement tranquille dans cette région du monde si peu visitée. Certains paieraient une fortune pour pouvoir avoir cette vue et expérience ne serait-ce que pour une semaine et ici la majorité des personnes ne profitent pas de ce paradis. Quelques photos sur le lien suivant: https://goo.gl/photos/dYUURQdLh3BY2RxV9

Hier soir, j'ai bénéficié d'un sympathique chauffeur pour aller déambuler dans le festival du Ramadan à Jeddah. Comme je le disais précédemment, la ville revêt un esprit de fête. Les illuminations se multiplient dans la ville et les familles sortent spontanément avec leurs plus belles tenues après Iftar (le petit-déjeuner de Ramadan) et la prière de 21 heures. Artistes, nourritures locales et show en tous genres ce mêlaient à ce patrimoine mondial historique que représente Al-Balad. Heureusement, peu soucieux de la prière du soir, nous étions arrivés un peu tôt pour pouvoir admirer la beauté de ce site avec toutes les lumières ambiantes de ce mois de fête.

Pour la première fois, j'ai été impressionnée par le nombre de mendiantes (car oui nous n'avons vu que des femmes avec des jeunes bébés dans la rue) qui s'étaient installées dans la rue pour demander un peu d'aide aux passants. Je suppose qu'elles sont soit divorcées soit veuves et veulent bénéficier de la bonté des personnes qui sont toutes supposées donner un certain pourcentage de leur fortune aux plus nécessiteux pendant cette période spirituelle.

Les rumeurs disaient que l'Unesco a accordé d'énormes subventions pour remettre à neuf ce quartier
magnifique. J'espère que ce sera en effet le cas mais malheureusement il semble qu'en ce moment les maisons soient détruites. J'ai la sensation qu'Al-Balad aura un tout autre visage sous peu malheureusement. Espérons que les architectes respecteront l'esprit de lieu si magnifique dans la reconstruction. Encore une fois, on se sent vraiment très privilégiés d'avoir pu apprécié ce lieu "avant".
En fait, ce serait ma conclusion générale sur mon expérience dans ce pays. Tout un chacun est tenu de vivre le moment présent ici car on s'aperçoit aisément que ce qui existait il y a une semaine peut disparaître du jour au lendemain sans crier gare; Que la route qui semblait si déserte au préalable est désormais peuplée de nouveaux appartements, que les constructions ne cessent de s'ériger de part et d'autres, que les rails du train se construisent plutôt rapidement... Prenez un cliché chaque fois que vous sortez car la prochaine fois que vous passerez, vous ne reconnaîtrez pas l'endroit. Sans mentionner que de toutes façons vous n'aurez probablement pas la possibilité de revenir dans ce pays une fois que vous l'aurez quitté et que même si vous reveniez, il est fort probable que les personnes que vous y avez connues n'y seront plus... Un sentiment plutôt mitigé s'empare de vous soudainement...
https://goo.gl/photos/DCnhb58pjEezuaNj8

dimanche 21 mai 2017

Tout ce folklore pour...

...un président américain qui foule le sable chaud de ce pays. Je ne me souviens pas d'avoir vu autant de déferlantes médiatiques et protocolaires lors de la visite de son prédécesseur. Pourtant, il me semble que le couple précédent, hautement plus distingué, était venu alors même que je résidais déjà ici.

Bref, ils ont mis les petits plats dans les grands et ont dépensé des sommes colossales pour organiser ce qui aurait été impossible n'importe où ailleurs. Et comme finalement, ils ont réussi ce miracle sans trop d'embûches, pourquoi ne pas recommencer demain, non? A quel coût humain me répondrez-vous? Qu'importe, que les personnes qui ne sont pas contentes partent. D'autres pigeons seront recrutés...

Ma conclusion après deux semaines complètement folles, l'argent permet bien des choses certes mais développe les égos, multiplie les décisions intempestives et ne favorise en aucun cas la stratégie, le planning et la productivité sans parler du respect des personnes...

Je pense que si je devais écrire un livre sur ne serait-ce que ces deux dernières semaines, personne ne pourrait imaginer que ce n'est pas une fiction... Il faut le vivre pour le croire!

mercredi 3 mai 2017

Je m'étais promis...

De ne pas partir sans avoir découvert le petit joyau de KSA: Maiden Saleh, la petite soeur de Petra (Jordanie).

J'avais eu la chance de visiter Petra il y a plus de 15 ans, avant que le lieu ne se développe en usine à touristes. J'avais même eu la chance de rentrer dans l'arène après la fermeture des portes et de profiter de ce lieu en toute sérénité au coucher du soleil.

Alors lorsque les gens me parlaient d'Al-Ulah, la région où se trouve Maiden Saleh, je ne pensais pas être impressionnée par ces tombes construites par les Nabatéens. Quelle erreur !

Ce site est colossal, plus plat certes que Petra mais parsemé de centaines de tombes toutes plus
intéressantes les unes que les autres. Le tourisme étant peu développé vous avez de plus l'opportunité de les visiter en toute tranquillité, vous pouvez les approcher, observer leurs moindres détails, d'escalader en toute sécurité ces rochers de sable et d'observer le magnifique paysage au loin. Il paraît que le but de cette escalade était de visiter les tombes des personnes les plus pauvres de la communauté. Il semble que mes yeux aient été absorbés prioritairement par le paysage et cette chaleur incroyable qui nous a incités à redescendre sur nos postérieurs très rapidement.


Le petit côté culturel qui m'a le plus interpelée réside dans la visite de l'ancienne station de train. En effet, depuis que je suis arrivée en KSA l'un des sujets les plus importants est la construction de la voie ferrée pour rallier Jeddah à Mecca. Curieusement, quelqu'un de la SNCF m'a dit récemment "nous n'avons pas voulu répondre à l'appel d'offre car c'est un projet fou, comment veux-tu assurer l'entretien des trains au vu des conditions climatique?". Eh bien apparemment, une ligne ferroviaire existait bien avant la seconde guerre mondiale et elle parcourait exactement cette distance et passait même en Jordanie et en Syrie. Mais elle a malheureusement été endommagée dans la lutte contre les turcs. La Syrie et la Jordanie ont néanmoins investi pour rétablir leurs rails après la guerre.
Alors que je pestais contre mon pays d'accueil de ne pas avoir fait de même, qu'ai-je découvert en lisant les petits commentaires ? Figurez-vous que la France et les Anglais, qui a priori à cette époque avaient un pouvoir de décision sur l'Arabie Saoudite (il va falloir que j'aille regarder cela de plus près), ont refusé un tel investissement. Résultat: presque 80 ans plus tard, KSA rattrape enfin son retard et la France est encore dans le côté négatif de la balance alors qu'elle aurait pu (et peut-être dû) profiter pleinement de cet ambitieux projets. Mais il vaut peut-être mieux laisser la place aux espagnols et allemands après tout...

En attendant de connaître le futur visage de la France sur le plan politique dimanche, je vous partage quelques grains de sable ensoleillés: https://goo.gl/photos/UKpnpRk3VVewiboN8