Comme à mon habitude, je n’ai pas réfléchi plus de deux minutes avant de m’enregistrer
pour ce voyage à Tabuk. Je savais vaguement que ce « village » était situé
au Nord du royaume et qu’il pouvait neiger sur les sommets. Vu la température ambiante
du moment, il ne risquait pas de faire si froid.
Quelques heures avant de partir, une petite vidéo nous est partagée, bien sûr
je n’ai pas vraiment eu envie de prendre le temps de la regarder. Bien ou mal m’en
a pris… Elle montrait de beaux sommets enneigés du matin même et une température
très lointaine de notre été indien. Mon intuition m’avait malgré tout ordonné d’ajouter
quelques pulls dans ma valise. Bien m’en a pris car notre premier arrêt n’était
pas seulement froid mais terriblement venteux. Grâce aux manteaux gentiment prêtés
par les bédouins, nous avons pu admirer la beauté du paysage bien emmitouflés.
En lieu et place d’un village, je suis arrivée dans une ville de trois
millions d’habitants située dans un environnement digne de l’Utah et de l’Arizona.
Chaque minute, chaque kilomètre changeait de paysage, de couleurs et des
centaines de photos auraient pu être prises en l’espace de trente minutes. Ce seul
week-end a augmenté ma bibliothèque numérique de 650 images. La sélection a été
difficile mais reste compilée dans le lien suivant : https://goo.gl/photos/WcGYzzYZEZejWyKPA

La Dessa Valley nous a surpris pour le déjeuner par ses couleurs rouges,
son sable jaune et ses rochers aux formes magiques qui semblent changer d’apparence
avec l’évolution du soleil. Dans ce simple petit endroit, je pense que j’aurais
été capable de prendre 400 photos en l’espace de deux heures. Mais quelle ne
fut pas notre surprise lorsqu’après cette petite pause, nous avons traversé un
petit Wadi plein d’eau présentant une végétation abondante, plus proche des rizières
asiatiques que du désert arabe. Après un petit parcours extraordinaire dans
cette verdure, nous avons terminé cette belle journée avec un magnifique
coucher de soleil sur un ravin digne d’un mini-Grand Canyon.
Après une courte nuit de sommeil, nous avons repris la route magique :
dune rouge et rochers qui nous ouvrent le chemin sur la « Loze Mountain ».
Cette montagne serait apparemment le lieu où Moise a reçu son appel. Ce qui me
rappelle, ne voyez aucune coïncidence dans ces deux termes similaires, qu’il va
falloir que je recherche mes livres de catéchisme. Je suis tellement perdue
dans tout ce domaine, c’est une catastrophe. J’ai toujours cru que
toutes les
religions étaient différentes mais finalement tout le monde partage la même
histoire a la base, les interprétations semblent par contre avoir dévié en
fonction des interprètes, c’est-à-dire des cultures et des langues. Alors
pourquoi tant de haine, si tout le monde vient du même lieu initialement ? Un
peu de compétences interculturelles et on repart pour un monde meilleur,
non ?
oups, je m’égare !
De Loze Mountain nous sommes redescendus aux tombeaux des dieux. Maden
Saib, un petit Maden Saleh et surtout un minuscule Petra. Nous nous trouvions à
quelques kilomètres de la frontière jordanienne seulement et avons ainsi pu découvrir
qu’une partie de KSA a été négociée dans les années 60 pour devenir territoire
jordanien. Il n’est donc pas surprenant de retrouver des patrimoines similaires
dans ces deux pays. Un de mes étudiants m’a d’ailleurs confirme que les
habitants d’Aqaba (sud de la Jordanie) ont des traits beaucoup plus Saoudiens
que Jordaniens.
Puis, nous avons découvert Magna et sa gorge de plus de cinq kilomètres. Le
temps nous a manqué pour cette longue randonnée mais nous avons quand même pu
admirer la beauté de ce lieu, qui rappelle vraiment les Gorges de Crète mais en
mieux puisque qu’elles ne sont pas payantes et vides de touristes. Là aussi
Moise a eu un rôle à jouer, mais lequel… désolée, je dois reconnaitre mon
ignorance dans ce domaine et n’avoir pas suffisamment prêté attention aux
informations données par le guide à ce moment précis. Peut-être plus attiré à
observer ici et là quelques hommes Saudis qui se reposaient, déjeunaient ou
jouaient aux cartes nous réprimandant parfois d’arpenter ce lieu sans notre époux
(et sans abaya, laissée dans la voiture) ; mais la plupart du temps
heureux de nous accueillir sur ce territoire.
Le retour sur Jeddah fut pénible : devoir d’abord quitter un si beau
lieu et ensuite être tout simplement oubliés par notre superbe service de bus à
l’aéroport à l’heure promise, soit 1h30. Résultat, retour à la maison à 4h30
pour reprendre le travail de bonne heure et de bonne humeur à 8 h… Dur dur mais
les merveilles du week-end valaient néanmoins cette petite difficulté du
retour. Et puis, les vacances approchent !