Le week-end prenant une allure beaucoup trop sereine à mon goût, Melb a repris ses activités en main. Ce que je craignais se réaffirme, tant que l'on ne sort pas de sa cage dorée, les esprits s'en contentent mais dès que l'on franchit les grilles et découvre les choix multiples que l'extérieur nous offre, l'esprit ne rêve que de libertinage.
Hail's trip canceled, Melb, le téléphone à la main, s'organise une petite sortie artistique à Jeddah. Mon nouvel ami Saleh (celui de l'expo Dali), m'informe gentiment en fin de soirée hier qu'il m'invite à visiter le musée de Ms Safiya bin Zagr, la première artiste saudi à pouvoir exposer dans ce pays (celle dont je vous ai parlé il y a peu suite à ma rencontre avec son livre lors du concert de Ludwig... il faut suivre, toutes mes péripéties semble être interconnectées !
Ni une, ni deux, je me vois déjà à Jeddah le lendemain matin ou plutôt vers midi pour me laisser le temps de faire une ptite grasse mat au moins. Dans mes rêves!! Quelle n'est pas ma surprise lorsque je constate qu'en fait pour me rendre à Jeddah, il n'y a que très peu de bus: un à 8 heures du matin qui se rend à IKEA et un à 17 Heures... Nooooooonnnnn. J'espérais que Juan ou un autre copain pourraient m'accompagner mais non. Il ne me reste plus qu'à me lever aux aurores à nouveau. Quelle injustice! Et aucun taxi disponible car c'est retour de vacances et tout le monde a déjà épuisé le peu de taxis que notre cher campus offre. D'accord, les bus pour Jeddah sont gratuits et nous aident à économiser 50 euros mais je crois que je préférerais payer et pouvoir me déplacer plus facilement grâce à des bus plus réguliers. Grrrrr, dur de ronger cet os intérieur !
Bref, je suis arrivée très tôt dans un mall où j'ai repris place au starbucks du coin (à peu près le seul endroit où je sais comment me comporter et où a priori il n'y a pas d'espace séparé hommes/ femmes. Le serveur semblait lire dans mes pensées pour m'offrir le petit déjeuner dont j'avais tant besoin :-)
Je me suis ensuite essayée au shopping pendant que j'attendais mon hôte. De shopping en fait, je n'ai pas fait grand chose : il n'y a pas de cabine d'essayage, de fait il faut acheter sans essayer, puis aller aux toilettes éventuellement pour revêtir le vêtement et le rapporter au besoin (car vu la fréquence des bus, vous imaginez bien que je ne vais pas attendre de rentrer pour l'essayer et devoir repartir ensuite le ramener et ainsi de suite !). Oh joie, un magasin MAC, cela tombe bien j'ai besoin de produits de maquillage. Oups, la vendeuse ne parle pas un mot d'anglais. Je me suis donc vue parler cosmétiques en arabe et trouver mon bonheur au bout de 20 minutes. Not bad, en tous cas l'expérience valait le portrait et nous a fait beaucoup sourire. Je crois que le sourire reste le seul outil efficace lorsque les mots ne viennent pas.
Pendant toute la visite, j'ai pu observer l'artiste de 70 ans. Une petite femme au regard perçant et aux idées probablement provocatrices, qui ne se laisse pas mener par le bout du nez.
Peu amicale, je pense que comme beaucoup de femmes ici elle a dû se battre pour arriver à ses fins et préfère se concentrer sur les bonnes actions qu'elle ne cesse de mettre en place. Elle a désormais une école de peinture et a d'ores et déjà formé plus de 137 élèves. La semaine prochaine elle organise une exposition dans un mall de leurs œuvres et doit encore batailler pour réussir à faire venir les médias. Dur combat !

Nous avons ensuite pris la route de Al Balad, le quartier historique de Jeddah où les plus grandes familles vivaient jadis. Au premier regard, le quartier paraît plutôt en ruine même s'il est évident que les maisons étaient plus que remarquables, pittoresques et dignes de l'architecture normandes jadis. Un projet a été présenté à l'UNESCO et semble avoir été accepté pour la complète rénovation de ces maisons. Après ce petit relooking, je pense que la quartier sera digne des plus beaux centres historiques européens !
Jugez par vous-mêmes !

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