Mais cette fois, je les ai vus!!!
Eh oui j'avais fait plusieurs kilomètres en juin dans le Pacifique Colombien pour aller les retrouver au fin fond de l'océan. J'avais certes réussi à voir quelques requins et tortues en arpentant les fonds marins de Gorgona mais n'avais pas encore eu l'opportunité de vivre un tel moment: me retrouver nez à nez avec un requin-baleine !

Se lever aux aurores pour partir à la chasse aux requins et rester à quais pendant deux bonnes heures pour des formalités administratives, ironique non? Oui et non... Comme en Colombie, quand tout est correctement planifié, il y a toujours un sympathique représentant de la fonction publique pour ralentir tes envies d'évasion.
Après avoir sillonné de nombreux périmètres encerclés, l'équipe de chercheurs a dû se rendre à l'évidence: nous ne verrons pas de requins-baleines ce matin :-( Direction le récif de Saut donc mais pas sans une petite conférence improvisée sur ces magnifiques mammifères que nous sommes supposés photographier. Incroyable comme la passion anime chacun des jeunes chercheurs qui nous accompagnent. Ils sont supposés repérer et analyser les déplacements de chacun des requins-baleines que nous rencontreront et on l'espère en tagger certains pour pouvoir comprendre plus amplement leur déplacement selon la saison et les zones de plancton. Ils opèrent entre Al Lith et la Tanzanie. Je sens que je vais bientôt partir en Tanzanie sur une de ces expéditions, moi... Le plaisir de pouvoir allier le tourisme à la recherche dans le domaine donne des ailes ou plutôt des nageoires dans ce cas :-) A priori, il y a un autre magnifique voyage de plongée-recherche au Soudan... Wouhou, je sens que l'on va s'amuser dans les prochains mois !
Même si les requins-baleines sont restés absents au rendez-vous, la plongée dans cette aquarium grandeur nature a largement compensé cette première défaite et le snorkeling nous a offert tout autant de magnifiques images. Certes, la surface n'offre pas le même esprit de relaxation que les 10 m de profondeur mais arpenter les différents champignons de corail reste quand même un exceptionnel passe-temps. :-)
Faute de moteur performant (ou devrais-je dire pour cause de moteur en panne) la deuxième plongée a été annulée et le retour au port plutôt laborieux. Mais grâce au calme (désormais légendaire) d'Alex, personne sur le bateau ne s'est ému de ce problème technique et en marche avant lente forcée nous sommes arrivés à bon port. Même s'il a été plutôt difficile de convaincre les gardes-côtes qu'il n'était pas aisé pour ce bateau d'amarrer sans marche arrière opérationnelle.
Après une bonne nuit de sommeil et un nouveau lever de soleil observé, le départ fut de nouveau retardé faute de moteur pour notre second bateau. De fait, toutes les formalités ont dû être reproduites pour permettre à tout l'équipage de se retrouver sur un seul et même luxueux bâteau (au plus grand énervement de notre française grincheuse - non, je ne parle pas de moi... devant ce genre de phénomène je me rends compte que j'ai pris beaucoup plus de la philosophie colombienne et râle beaucoup moins que la plupart de mes feus-compatriotes !...).
Voilà, trop de monde le pourchasse. Il est reparti dans ses profondeurs les plus intimes. Nul chance de le revoir. Tout le monde à bord de nouveau et nos chercheurs s'arment de patience pour scruter l'horizon et satisfaire notre nouvelle soif d'aventures.Comme toujours l'être humain reste l'éternel insatisfait. Lorsqu'il ne connaît pas, il se satisfait de ce qu'il voit mais une fois le gros lot obtenu, il attend le royaume d'Ali Baba... Nul question donc de s'avouer vaincu, où peuvent bien se trouver les autres.
Hop, une nouvelle vague approche... à l'assaut ! me voici dans l'eau à photographier un banc de poisson et pensant que quelques instants plus tôt on m'informait que souvent le banc précède le requin-baleine... Plop je relève la tête et que vois-je? Je tombe nez à nez avec ce fameux mammifère et à le regarder se dandiner calmement je décide moi aussi de garder mon calme et le photographie pour la postérité. Gentiment, il me sourit (bon, peut-être pas quand même) et poursuit sa route. Deux dans une même matinée, on poursuit notre route et continue de reproduire ces mêmes habituels sillons pendant une petite demi-heure, sans succès :-(.
Laissés sur notre faim, nous prenons donc la direction de Manila Bay pour une petite plongée de 55 minutes au milieu d'un petit jardin botanique jonché de concombre aquatique, de murène et de petits stocker de requins. Tout simplement magnifique.
Quel dommage qu'il faille quitter cette cage azul pour retrouver l'aridité terrestre!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire