Ce week-end c'était direction Hail avec le club photos... Je dis bien c'était car les choses ne se sont pas exactement déroulées comme prévues.
J'avais en effet insisté avec ma propre conscience d'aller me coucher très tôt jeudi soir pour me lever en pleine forme pour le rendez-vous aux aurores à 4 heures du matin, direction l'aéroport. Aéroport que je n'avais pas revu depuis mon arrivée. Heureusement, car maintenant je pense pouvoir affirmer que je le connais par cœur, au moins la section vols domestiques.
Mes bonnes résolutions étant très dépendantes des invitations extérieures, j'ai en fait quitté mes activités professionnelles plus tôt que prévu pour prendre la route vers Jeddah et le magasin artisanal "Sleysla". Magnifique petit antre de décoration intérieure organisée par des jeunes femmes en situation précaire. Vous l'aurez deviné, mon porte-monnaie aura légèrement baissé en poids après mes petits achats. Mais pour ma bonne conscience, je n'ai acheté que des choses qui puissent servir. Même si je ne suis toujours pas en possession de ces petites œuvres, je compte bien agrémenter mon cosy chez-moi de ces petits détails très bientôt ! Bilan des courses, une nuit de 3 heures m'attendait.
Mais quand il s'agit d'aller se promener toutes les bonnes âmes se lèvent; le voyage en bus et en avion servirait à se reposer. Et il en fût ainsi en effet !
Après quelques péripéties de couple qui se bat dans notre groupe, de ce même monsieur qui ne veut pas comprendre qu'en Arabie Saoudite, tu t'assoies là où il reste de la place si ton fauteuil est occupé, nous avons pris les airs. Et pendant 1h30 tout s'est très bien déroulé même si vers la fin un sentiment de tourner en rond s'est installé dans nos esprits. En effet, après 20 minutes de ce petit manège, le commandant de bord nous a gentiment annoncés qu'un retour à Jeddah s'imposait: une tempête de sable s'était abattue sur Hail et nous obligeait à rebrousser chemin en raison de l'impossibilité de se poser et de la baisse de notre carburant.

Chacun penserait que la signalétique pour les toilettes est la même dans tous les pays... et jusqu'alors j'avais l'impression qu'il en était ainsi. Mais lorsqu'il m'a fallu braver la longue file d'hommes en toge et chercher cet endroit intime, je me suis retrouvée nez à nez avec une image inconnue et l'espace d'un instant mon cerveau s'est retrouvé embué sans pouvoir comprendre ce qui se passait. Bon, il s'est ressaisi rapidement, mais ces secondes m'ont paru éternelles.
En Colombie, j'étais habituée à ressortir et à me retrouver face à une longue file de poupées toutes plus jolies les unes que les autres en train de se refaire une beauté et à prendre leur temps surtout pour s'informer des petits potins et ne laisser aucune trace de naturel sur leur doux visage.
Cette fois, c'est un tableau un peu plus sombre qui m'a accueillie mais l'objectif semble rester le même : une longue lignée de femmes en niqab, non pas seulement voilée mais réellement recouvertes, en train de se faire une petite beauté devant le miroir trop grand. J'avais envie de me transformer en petite souris pour pouvoir rester à les observer et comprendre ce qu'elles pouvaient bien se regarder, mais en jeune femme bien éduquée j'ai pris la sortie pour ne pas risquer de paraître impolie.
Après plus d'une heure d'attente, nous avons repris la direction de la maison en taxis, négocié heureusement par un copain rencontré pendant le voyage car bien sûr sinon le challenge aurait été de taille. Nul ne manque l'arrêt de notre taxi au contrôle sur l'autoroute et le policier qui demande gentiment à ce copain si ces deux femmes à l'arrière sont ses femmes. Heureusement, notre carte de l'université nous permet de voyager ensemble même si nous ne sommes pas mariés, mais le gars est quand même resté un bon moment à nous dévisager... plop !
De retour sur le campus, j'ai pris la direction de la plage avec Juan pour un petit tour de voilier avec à son bord un "capitaine" péruvien qui nous a promptement envoyés à l'eau et dans les récifs aidé par les fortes bourrasques de vent... Autant dire que les gardes-côtes n'ont que très peu apprécié et nous ont ramenés à bon port sans autre forme de négociations !
Il faut croire que ce week-end je n'étais en aucun cas destinée à quitter terre ! :-)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire