dimanche 2 août 2015

10 jours sur le territoire français...

ont suffi pour que le vent de la révolution souffle sur mon cerveau!

Incroyable mais vrai! 10 jours ont suffi à me faire perdre mes repères saoudiens et la première journée travaillée n'en fut que plus laborieuse. A chaque instant, il me prenait de vouloir contester les décisions prises ou de vouloir changer le monde. 

10 jours de beau soleil (ou presque), dans ce petit coin de France appelé Bretagne, entourée de sa famille à jouer la tata gâteuse et à recevoir tous les câlins de ses petits neveux... Rien de tel pour ne plus vouloir retourner travailler. Encore que... Garder ces deux petits bouts de chou, tout aussi charmants soient-ils, pourrait devenir un travail à temps complet. J'en suis venue à me demander comment font les couples pour assurer l'éducation de leurs enfants, leur travail - qui finit souvent par être stressant - et leur vie de couple. Le rôle de tata célibataire est finalement beaucoup plus facile à gérer. Et puis, le fait d'être célibataire a ses avantages, je peux ainsi passer 10 jours complets à profiter de ce beau petit monde toute seule sans autre forme de procès. Il y a toujours un côté positif à toutes les situations difficiles!

Le voyage familial initialement prévu à Jersey, nous a permis de découvrir l'île de Bréhat et Ploumanach. Peine perdue pour la sensibilisation linguistique des petits mais une rapide traversée en bateau et la procession de commémoration irlandaise a permis de les consoler un peu. Jersey nous a attendus pendant trente ans, l'île attendra bien encore un peu ! 
A cette époque, Bréhat nous a offert ses plus belles fleurs. Agapanthes, hortensias, et autres fleurs sauvages ornaient chacune des côtes sauvages et maisons de pierre bretonne. 
Chaque coin de rue se transformait en véritable carte postale. La Bretagne ça vous gagne, disent-ils... Je confirme !

 
Je ne fus pas la seule à me délecter de ce paysage puisque ce fut aussi l'occasion de découvrir une petite photographe en herbe, qui malgré ses cinq ans, a su prendre de très beaux clichés. Cette petite demoiselle semble développer une certaine fibre artistique, au plus grand plaisir de sa marraine! les rochers de Ploumanach lui ont valu quelques frayeurs mais ses petites jambes ont eu plaisir à escalader certains d'entre eux et ont entraîner dans ses pas ceux de son petit frère. Quel plus bel endroit pour essouffler ce petit monde. Heureusement, la pluie a fait son apparition en fin de journée et a grandement facilité le retour sur le continent.     


Curieusement, le sentiment de liberté ne s'est pas vraiment emparé de moi pendant mon séjour breton. Par contre, fouler les pavés parisiens m'a donné des ailes et soudain j'avais la sensation de vivre à nouveau, d'être en terrain connue avec des règles et des normes familières. Je pouvais, enfin, déambuler seule, entrer dans les magasins sans me préoccuper d'un moindre faux pas et essayer les nombreuses offres en soldes (ou pas) et sélectionner mes meilleurs outfits grâce aux sympathiques conseils du vendeur. Sans oublier la séance coiffeur où les suggestions attentives de christophe ont été grandement appréciées. Oui, je sais, ces lignes peuvent paraître curieuses à lire lorsque l'on n'a jamais vécu une quelconque ségrégation par genre mais après six mois de spa uniquement féminin ou de shopping quelque peu particulier, cette petite brise passagère a fait le plus grand bien. 

Je ne me suis pas tant ruée sur l'alcool comme chacun aurait pu le croire initialement, le manque de porc par contre se faisait beaucoup plus sentir et les pot de rillettes et pâté n'ont pas fait long feu sous mon couteau. 
Mais l'atmosphère parisien a de nouveau eu son impact. Partager un petit apéritif avec Caro avant de retrouver la salsa crowd dans un excellent restaurant éthiopien 3B raccourcit fortement la nuit de repos et rend le départ TRES difficile le lendemain. 

Famille et amis, deux éléments qui rendent chaque fois les départs douloureux! Mais, such is life...

 
Le retour en avion fut une nouvelle intéressante expérience interculturelle ! Cette fois j'étais équipée de mon abaya, j'étais donc beaucoup plus tranquille. Si cela s'avérait nécessaire, je pouvais toujours la revêtir. Mais, nul besoin... le vol était rempli de touristes français en connexion pour le Sri Lanka, l'Indonésie et les Philippines. Bien sûr, en survolant KSA, ils n'ont pu s'empêcher de sortir les plus belles inepties sur mon nouveau pays d’accueil. La ville paraît superficiel? Pardon, en quoi Jeddah vue de l'air vous paraît-elle superficielle?? Al Balad n'a rien de superficiel, c'est une ville de patrimoine historique, oui c'est le désert mais ce n'est pas pour autant superficiel, juste différent... Monsieur pense qu'il peut obtenir un baril de pétrole facilement et bien sûr tout un chacun commence à discuter de l'horreur qui peut se produire dans ce pays. Parce qu'en France, il ne se passe rien d'abominable peut-être? 
Ma voisine semble fatiguée d'avance à l'idée de devoir attendre de longues heures durant son nouvel avion. Sauf qu'elle s'imagine pouvoir lire gentiment son magazine "Cosmpolitan"... Euh... elle n'a pas dû étudier les mœurs et coutumes de son pays d'escale. J'espère qu'elle n'aura pas eu la mauvaise idée de l'ouvrir devant un public local...
Le plus comique reste la tête que m'ont faite la majorité de la population française lorsque toutes ces personnes m'ont vue enfiler mon abaya. Je pouvais lire l'effroi, le dégoût et toutes sortes de sentiments révoltés dans leurs yeux. Moi, une française, comment pouvais-je me soustraire à une telle offense à notre terre de liberté.

Humm, en y réfléchissant bien, ce ne sont peut-être pas mes dix jours qui m'ont emplie d'idées révolutionnaires. Ce sont peut-être ces personnes qui à travers leurs yeux m'ont gonflée à bloc!! 

En attendant, il était quand même bien agréable de pouvoir passer une dizaine de jours en vacances sans trop me soucier de l'argent dépensé! Toute situation difficile a forcément ses côtés positifs :-)





   
 

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