jeudi 19 janvier 2017

Un court passage en France...

Rien de plus frustrant que d'atterrir dans son pays sans pouvoir sortir de l'aéroport. Le petit inconvénient de prendre Air France pour se rendre aux U.S.. Mais je dois avouer que mon choix était plus que très intéressé car je trépidais d'impatience à l'idée de pouvoir visionner de bons petits films français. Air France devient donc l'espace d'un instant le cinéma préféré de mes temps modernes sans culture cinématographique.

Curieusement, ma sélection comprenait deux films tournés en Bretagne, l'occasion de se replonger dans ces beaux paysages, j'aurais juré que l'air iodé m'arrivait aux narines. "L'avenir" avec Isabelle Huppert m'a permis de passer quelques heures agréables à me remémorer ces terribles épreuves de philosophie et les joies que l'on éprouvait à converser et argumenter pendant les cours sur des sujets plus ou moins pertinents. J'ai trouvé "Les châteaux de sable" poignant et très d'actualité. Emma de Caunes très poignante et vraie. La fin un peu trop happy ending m'a laissée sur ma faim mais globalement un film très émouvant, des paysages magnifiques qui représentent à merveille cette région - curieux de se retrouver soudainement propulser à Paimpol!

Autre film plus dérangeant pour certains probablement "La belle saison" avec Cécile de France. Curieusement, j'ai fait mon choix en fonction de l'actrice et elle ne m'a pas déçue! J'ai appris à vraiment l'apprécier et ses films ont souvent un fort impact sur ma petite personne. Beaucoup de sujets délicats sont traités dans cette histoire: le MLF, les relations homosexuelles et leurs conséquences sur la société et la famille, la vie à la campagne.... Des scènes osées - ou peut-être suis-je devenue un peu trop puritaine - des dialogues intéressants, des transitions et silences qui favorisent la réflexion... Un vrai plaisir!

Et j'ai finalement terminé le voyage avec "Tout pour être heureux", un film poignant, triste et réaliste sur le métier de l'intermittent du spectacle, la vie de couple ou plutôt "comment passer à coté de sa vie de couple et ne s'en apercevoir que lorsqu'il est trop tard!" Pour une fois, j'aurais aimé un happy ending mais non. Un film excellemment tourné qui m'a hantée jusqu'à ce que je puisse voir la fin à la maison. J'aurais presque voulu que l'avion reprenne son envol pour pouvoir le terminer sans souci. :-)


Ces nombreuses heures de cinématographie ne m'ont par contre pas permis de me reposer après cette semaine marathon à Atlanta. Enfin, je devrais plutôt dire à l'hôtel car d'Atlanta je n'ai pris que quelques photos depuis ma chambre et ne suis sortie qu'une seule fois pour aller dîner le premier soir.

Qu'ai-je fait de mes journées? J'ai préparé cet événement où se réunissaient quasiment 500 étudiants pendant trois jours. Avec la conférence a débuté ma série d'entretiens individuels avec les étudiants qui bien souvent étaient dans des situations difficiles. J'avoue que je suis contente d'avoir terminer ma formation depuis quelques mois et d'avoir pu mettre à profit certains de mes enseignements. Je lisais il y a peu que les étudiants aux U.S. souffrent de plus en plus de dépression et éprouvent beaucoup plus de difficultés psychologiques que les générations précédentes. Honnêtement, nul besoin de faire de longues recherches scientifiques. Je me suis entretenue avec 35 étudiants pendant trois jours et je dirais que 75% ont été diagnostiqués dépressif, souffrant de ADHD ou de bipolarité.

Cette dernière spécification continue de me laisser dubitative. En effet, beaucoup des étudiants diagnostiqués bipolaires expriment cette inconsistance entre ces moments de très positive énergie et ceux de niveaux beaucoup plus bas. Leurs résultats académiques en dépendent fortement malheureusement et se dégradent petit à petit. Je ne peux m'empêcher d'être perplexe néanmoins. Pour des étudiants qui vivent si loin de leur culture et de leurs familles, n'est-il pas normal de se sentir vraiment seul, isolé et parfois déprimés. Cela veut-il dire nécessairement qu'ils sont bipolaires et pourquoi leur indique-t-on la prise de médicaments sans même prendre le temps de comprendre leur désespoir et leurs doutes.

Tout le week-end, je n'ai fait que poser les mêmes questions: "qu'est-ce qui se passe? pourquoi as-tu de tels résultats?" et les réponses étaient toutes plus ou moins identiques "Je ne sais pas, je n'y arrive plus, j'avais l'habitude d'avoir d'excellentes notes et je suis devenu un bon à rien, je n'arrive plus à me lever." Ils n'arrêtent pas de ruminer, de se comparer aux autres qui selon eux réussissent si bien, mentent à leurs parents ou se replient dans leur caverne sans oser avouer à qui que ce soit qu'ils ont des difficultés, ils ne crient pas à l'aide, certains - même si peu nombreux - s'envolent vers un espace de liberté et célèbrent leur jeunesse un peu trop largement. Mais lorsqu'on les invite à regarder un peu plus ouvertement ce qu'ils ressentent, à analyser les différents schémas qu'ils reproduisent et qu'on leur propose un plan d'actions concret pour remédier à cet état dans les prochaines semaines, leurs yeux recommencent à s'illuminer d'une lueur d'espoir. Bien sûr, il est trop tôt pour crier victoire mais un petit pas a été fait dans la bonne direction.

Une question semblait rendre muets tous les étudiants "et pourquoi tu étudies ce programme, que veux-tu faire après avoir obtenu ce diplôme?" et m'a ramenée plusieurs années en arrière. Comme les étudiants d'école d'ingénieurs françaises, ces étudiants saoudiens ont étudié dur pour pouvoir obtenir notre bourse et sortir de KSA, ils ont poursuivi leurs efforts pendant l'année de préparation à l'université pour accéder à la meilleure université de leur choix mais... malheureusement une fois acceptés, ils ne savent plus vraiment pourquoi ils sont arrivés à ce niveau et se lever le matin devient un véritable calvaire. Il semble qu'un premier choc puisse se produire en Freshman year et pour ceux qui en ont été exemptés, il arrive en Junior Year, année où l'étudiant commence à réellement étudier les cours importants de sa carrière et à voir ses années étudiants se terminer...

Tant de choses gravitent dans mon esprit pour les aider mais la structure actuelle ne laisse que très peu de champ libre malheureusement...

samedi 7 janvier 2017

Transitions of transnationals

Hier soir je m'étais inscrite pour une conférence "Transitions". Avant de m'y rendre (ou plutôt de commander le taxi) j'avais pour une fois relu la description de l'intervenante. Quel miracle! Le thème relevant des compétences interculturelles et la conférence étant réservée aux femmes, j'étais plutôt optimiste sur l'expérience que j'obtiendrais...

Sauf que le programme fut tout autre. Le sujet était en fait "Transitions for transnationals". Au lieu de deux heures de conférence, nous avons eu droit initialement à un petit quizz totalement orienté "culture générale des femmes américaine". Humm, il y avait plus de 20 nationalités présentes dans la salle, avait-on besoin de rester aussi ethnocentrique? Je n'essaie pas de justifier mon ignorance totale des réponses, je suis une nouvelle fois un peu critique sur certaines façons de penser: bien des femmes dans le monde ont brillé dans l'histoire sans être obligatoirement nées sous le drapeau étoilé! Malgré cette dynamique, toutes ces femmes paraissaient en extase de se retrouver et donnaient l'impression d'être redevenues des petites filles à l'heure du quatre-heure, heureuses de se retrouver au parc loin des regards des mamans. Sauf qu'en l'occurrence c'était loin de leurs maris qu'elles se trouvaient. 

Lorsque la conférencière a débuté son discours, les brouhahas ne se sont pas pour autant interrompus malheureusement et je soupçonne que n'importe quel sujet les aurait motivées à se retrouver dans ce lieu fort sympathique et réservées à elles seules. 
Malgré tout, il a été possible d'aborder certains sujets difficiles et de me confronter à une autre réalité: celle des femmes expatriées mariées à des Saudis qui sont venues s'installer ici après avoir vécu une décennie au moins ensemble dans leur pays d'origine ou dans un autre pays. L'intervenante, mariée à un pilote saoudien, a dû émigrer après le 11 septembre: les événements ayant rendu tout recrutement de son mari impossible aux U.S.. Psychologue, a priori renommée aux U.S., elle avait l'habitude d'intervenir publiquement sur ses sujets d'intérêt et de pratiquer beaucoup de sports. Initialement, elle s'est vu suivre les instructions de son mari: tout ceci appartenait au passé et n'étais plus envisageable dans son nouveau pays. Au-delà de la prise de poids, il a eu le droit à une complète remise en cause de son identité. 
Beaucoup se plaignaient de ne plus savoir comment occuper leur journée, toutes promenade ou courses dans les magasins seule devenant tout de suite un calvaire voir interdit dans certains cas. Une fille plus jeune soulignait qu'elle avait réussi à s'inscrire dans un club de randonnée mixte qui organise également des joggings sur la plage en semaine. Certaines se sont mises immédiatement à rêver mais l'idée de demander la permission à leur mari pour participer à une activité mixte a très rapidement éteint la lumière dans leurs yeux. Il semble néanmoins qu'un nouveau club de gym se soit ouvert pour les femmes, une nouvelle lueur d'espoir pour certaines qui peuvent ainsi se retrouver plus facilement et plus régulièrement tout en évacuant le stress ambiant. 
Une autre personne clamait ne plus avoir de vrai pays d'attache après avoir vécu sur tant de continents. Mais curieusement, elle ne cessait de vanter les mérites de son pays natal, la Norvège, et malgré sa supposée ouverture d'esprit a lâché le commentaire le plus cruel de la soirée sur l'Arabie Saoudite. Car bien sûr, très vite le débat s'est tourné vers les côtés négatifs de notre pays d'accueil, certaines ne supportant pas l'idée de rester dans ce pays un mois de plus, d'autres souhaitant profiter de l'entrée à l'université de leurs enfants pour s'exiler avec eux dans un autre pays...

Ces commentaires acerbes sont-ils réellement liés à la seule difficulté de l'Arabie Saoudite? Je ne pense pas... J'ai rencontré ce même phénomène fréquemment lorsque je me réunissais avec des expatriées en Colombie ou aux U.S. et les étrangers réagissent souvent ainsi vis à vis de la France. La conférencière l'a bien soulignée à la fin: dans ce genre de situation, chacune a tendance à s'oublier en voulant s'intégrer au mieux et finit par accepter ces petites choses insignifiantes initialement mais qui prennent des proportions dramatiques par la suite. KSA, de par ses règles plus spécifiques pour les femmes, semble juste écourter fortement la période "lune de miel" qui généralement correspond au début de toute expérience de mobilité internationale. 

Il est vrai que même si on le souhaitait, on ne saurait trouver toutes les questions nécessaires pour nous aider à peindre la réalité qui nous attend lorsque l'on décide de venir vivre en KSA. Même essayer d'expliquer cette réalité à ceux qui y sont étrangers est difficile. Il y a tant de choses auxquelles on accepte de se soumettre ou que l'on décide de respecter au risque de devenir schizophrénique et qui paraissent si peu cohérentes aux personnes de l'extérieur. 

Mais comme l'a très bien conclu Kim, l'essentiel est de rester True to yourself dans toute cette aventure!   

Circulez y a rien à voir...

En décembre, j'ai eu l'occasion de m'exiler le temps d'un week-end à Bahrain pour une petite conférence de l'association de coaching international ICF. L'événement réunissait les coachs répertoriés par l'association à Bahrain et en Arabie Saoudite. Le premier événement de ce type. A ma grande surprise, il y a avait plus de coachs Saudis que de Bahrain, plus d'hommes que de femmes avec la surprise de voir quelques-uns de ces hommes aux allures internationales et qui pourtant ne pouvaient me serrer la main.


Comme d'habitude, je me suis enregistrée sans vraiment très bien savoir dans quoi je m'embarquais.
J'ai été agréablement surprise. Les personnes ont vraiment été très accueillantes, leurs réflexions et discussions m'ont permis de mieux cerner les aléas de ce métier. Certaines techniques d'animation de groupe m'ont paru particulièrement intéressantes: "Deep Democracy Group Process" qui initialement paraissait appartenir à un autre monde, plus proche de mes débuts professionnels, s'est avéré une très bonne technique de résolution de conflits dans une équipe. Et le "Feeling Forward" une approche que l'on devrait adopter dans chacune de nos interactions. 



Mais, me direz-vous, tout cela est bien intéressant mais je n'y comprends pas grand chose... Qu'y a-t-il d'intéressant à voir à Bahrain? Ma réponse: si vous n'êtes pas intéressé(e) par le grand prix de formule 1, que vous n'êtes pas dans la nécessité extrême d'accéder à un coiffeur correct ou de boire une goutte d'alcool - pas grand chose. Le seul quartier que je recommanderais fortement est: Aliya où l'on retrouve de sympathiques restaurants dans des petites rues aux allures européennes, agrémentées de quelques oeuvres d'art.   




Les restaurants où nous avons pu déambuler montraient beaucoup d'extravagance, d'expatriées un peu trop sexy pour leur âge et une envie démesurée de dépenser beaucoup d'argent... Bien sûr, des gens tout à fait "normaux" vivent également sur ce territoire mais au vu des coûts de la vie quotidienne, je ne suis pas certaine que la vie soit très facile pour eux. Tout n'est qu'hôtel et attractions touristiques - légales ou pas - et peu de secteurs industriels se sont réellement implantés. Il faut dire que le pays est relativement petit et se peuple chaque week-end au triple en raison des Saudis et Koweitiens qui viennent faire leur "shopping".










vendredi 6 janvier 2017

2017 - en route pour la sérénité!

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